I'm breathless || Naoki

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Pourquoi avais-je obéis à sa dernière volontée, déjà ? Parce qu'elle était ma mère ? Uniquement pour ça ? Quel idiot. Elle n'a cessé de me faire souffrir, même si elle était infiniement gentille. Elle m'a détruit en pensant me protéger, c'est elle qui m'a rendu comme lui. Au fond, j'en suis certain, elle voulait que je devienne lui. Sauf que je suis son fils, la seule chose qu'il a laissé. Un gosse plutôt que son amour. Et moi, je lui cède tout, même une fois morte. J'aurais du en profiter pour m'enfermer, ne plus voir personne. Alors pourquoi suis-je ici aujourd'hui ? Je ne me comprends pas moi-même. Parce que j'espère redevenir cet enfant qui s'en fichait d'être entouré ? De toute façon, je n'aimais déjà pas les autres, même si j'y étais seulement indifférent. Mais peut-être que ça aurait pu évoluer dans un autre sens ? Peut-être que j'aurais pu m'y faire et les apprécier, au lieu de tout faire pour me cacher ? Elle a tout gâché. Je la remercie d'avoir été gentille avec moi tout ce temps, mais aussi d'être morte. A nous voir, c'était à celui qui aurait laissé l'autre le premier. Je me suis sauvé inconsciement de ma mort, elle n'a pas su en faire autant. Tant pis. Tant mieux. C'était certainement le meilleur pour elle, de toute façon, non ?

A trop réfléchir, j'avais finis par me retrouver dans un couloir remplis. Pourquoi les gens ont se réflexe de se rassembler ? Je veux rejoindre l'autre côté du couloir, un véritable défis ! Je les évite au mieux, essayant de ne pas les effleurer, et surtout de ne pas penser. Je suis seul, hein, il n'y a personne autour de moi et je me sens bien. Sur la fin, je suis obligé de fermer les yeux, ce qui me fait foncer dans quelqu'un. C'était une idée vraiment idiote. Je m'excuse et file rapidement. Le coeur battant un rythme trop rapide, ma respiration s'emballant, j'ai l'impression d'être observé, suivit. Quel bon parano je fais ... Ou pas ? Je me met à courir, entrant dans les toilettes en ouvrant la porte à la volée. Je desserre ma cravate et ouvre les premiers boutons de ma chemise, pour tenter de mieux respirer. J'y vois flou, je tremble, et ma tête tourne.

A tâtons, je vais me poser contre un mur, près des lavabos. Je me laisse glisser contre celui-ci, essayant au mieux de me calmer. Et pitié, que personne n'entre, sinon je ne donne pas cher de moi. Faisant le vide dans mon esprit, je tente tout d'abord de reprendre une respiration correcte, à coup de grandes inspirations. Je me met à tousser, n'arrivant pas à expirer tout l'air accumulé dans mes poumons. Un jour, je penserai peut-être à arrêter de fumer, ça ne fait qu'accentuer mes crises d'angoisse, déjà assez forte pour mon corps trop faible. Je me replie sur moi-même, formant une petite boule, tentant de ne pas me laisser submerger par les larmes en plus, déjà que je suis incapable de retrouver une respiration normale.

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Tiens, encore une victime de plus cette semaine.
En passant devant les casiers, Naoki tomba sur un attroupement autour d'un casier sur lequel était fixé un rectangle rouge signifiant que le propriétaire du casier en question allait en baver à partir de maintenant. Oh, pauvre petit... Eh bien il n'avait qu'a faire plus attention et ça ne lui serait peut-être pas arrivé.
Se désintéressant rapidement de la scène, le blond passa au travers du couloir sans aucune difficulté puis-ce que les étudiants se poussaient de son sillage pour le laisser passer. C'était souvent inconsciemment qu'ils le faisaient, d'ailleurs. Leur cerveau leur ordonnant de ne pas prendre de risque car il y avait un danger éventuel. Et puis, dans ce lycée, il y avait les OT5 qui se faisaient respecter, certes, mais il y avait aussi une petite poignée de personnes dont la réputation était assez mauvaise et qui se faisaient respecter d'une autre manière. Je ne dis pas qu'il s'agissait de la concurrence aux 5 bellâtres de service, c'était plus dans la nature des choses, qu'il y ait quelques "hors catégorie" comme notre Naoki ci-présent.

Ce dernier ignora totalement les gens autour de lui et traça sa route le plus vite possible vers un coin plus tranquille. Il ne voulait pas qu'on s'approche de lui, et sa manière d'agir le laissait clairement sous-entendre. Pourtant, en même temps, il cherchait à ce que quelqu'un insiste et vienne quand même se coller à lui. C'était complètement contradictoire, oui, mais que voulez-vous, l'humain est illogique.
Après quelques secondes de marche en solitaire, l'adolescent se décida à se rendre aux toilettes pour retirer son uniforme scolaire, puis-ce que c'était la fin de la journée et qu'il ne comptait pas passer sa vie avec une chemise et un veston qui faisait trop... sérieux.

Ah, eh bien tant mieux, la salle d'eau était vide, c'était parfait! Enfin, ça c'est ce que croyait le décoloré qui s'accroupit devant son sac une fois après avoir refermé la porte de la pièce et bloquée cette dernière pour ne pas être dérangé par un petit ayant un besoin urgent.
Machinalement, Nao' sortit quelques vêtements et retira ce costume qui l'agaçait plus qu'autre chose. Et là, juste en enfilant un T-shirt, qu'est-ce qui apparut dans le champs de vision du jeune homme? UNE BOULE! [... oh non... c'était un peu pervers ça xD] Une boule humaine en perspective, d'ailleurs. Grahhh... mais qu'est-ce qu'il fixait ici ce... machin?!

Frustré qu'on l'ait vu alors qu'il pensait être tranquille, Naoki grinça des dents et planta un regard glacial sur le garçon accroupi au sol, qu'il ne reconnut qu'après quelques secondes. C'était... lui! Le chiant qui avait l'air de se faire dessus à chaque fois qu'il le croisait! Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien faire ici à trembler comme un petit chien mouillé? Retenant un soupir, le blond s'avança vers l'adolescent sans rien lui dire. Il ne parlait que très rarement de toute manière Nao, alors bon.

- ...

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En boule, dans un coin, je tentais de me calmer au mieux. Enfin, de laisser passer la crise d'angoisse tout en essayant de vider mon esprit de toute pensé. Les plus confuses, et plus difficiles, d'abord. Je tremblais sous ma respiration désordonnée, qui ne semblait pas décidée à se calmer, et me faisait fortement tousser. Alors que la porte s'ouvrait, je me recroquevillais un peu plus, espérant que l'inconnu ne me remarque pas. J'étais incapable de paraître normal à cet instant, alors autant éviter au mieux d'être vu. Mais savoir que je n'étais plus seul ne m'aidait pas à me calmer. Le pire fût tout de même quand il posa son regard sur moi. Je compris directement qui était avec moi. C'était lui, aucun doute possible. Son aura imposante, son regard lourd, glacial. Un frisson me parcourut, ma respiration devenait sifflante. Je stressais beaucoup trop.

Et pourtant, je me relevais, m'agripant à un lavabo pour éviter de tomber, mes jambes étant encore bien trop tremblantes. Je me passais faiblement de l'eau sur le visage, avant de me regarder dans le mirroir. J'avais vraiment une tête à faire peur. Mon teint extrêmement pâle, mes yeux rougis et gonflés de larmes retenues tant bien que mal, des cernes dûes à mes longues nuits sans somnifères, ma bouche cherchant difficilement de l'air. Ajouté à ça, ma respiration sifflante, mes membres tremblants, et mon regard perdu ... J'tais vraiment pitoyable. Ca changeait de ma carapace fière et intouchable. Et finalement, je le regardais, lui. Son regard posé sur moi, bien trop gênant. Poussant un soupir, je tentais de reprendre un air sûr de moi, semblant oublier ma crise, puis m'adressais à lui, d'une voix malheureusement plus faible que je ne l'aurais voulu.

« Arrêtes de me regarder comme ça ... »

Je me mettais à tousser juste après, me rendant définitivement ridicule. Ok, parler n'était pas une bonne chose pour l'instant. Pas comme si j'aimais ça, mais des fois que j'ai des reproches à lui faire. Enfin, comme il est flippant, je vais peut-être éviter. Autant être le moins possible en sa compagnie. Ou même celle de n'importe qui. Dès que je serais en état de partir sans me faire remarquer, je le ferais sans demander de reste. Pour l'instant, je me passais à nouveau de l'eau sur le visage alors que ma tête tournait. Voir des gens et les toucher me rendait vraiment faible. Heureusement que je n'étais pas une victime, sinon ils auraient bien vite gagné. Si vite que j'aurais à peine eu le temps de les amuser, je suis sûr.

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Roulé en boule comme ça dans son coin à agoniser, le garçon faisait franchement pitié dans son désarroi. C'est d'ailleurs cela et non pas ses quelques mots qui finirent par faire reculer Naoki. Il était presque insensible devant la souffrance des autres à cause de toute la violence qui l'entourait dans sa famille en permanence, mais n'avait pas envie d'être considéré comme un meurtrier pour autant. Vu le presque état d'hyperventilation de l'inconnu, le blond finit par tourner les talons pour retourner vers son sac, fermant ses oreilles aux sons inquiétants qu'il entendait tandis qu'il fourrait son costume dans son sac et en sortait une ceinture clouée ainsi qu'un bracelet orné de multiples chaînettes. À première vue, il n'en avait absolument rien à battre de ce pauvre gars qui était à deux doigts de faire une crise d'épilepsie, et il faut dire que de réputation, il n'était de toute manière pas quelqu'un qui agissait comme un bon samaritain.

Saisissant son sac en ignorant l'autre étudiant, Nao se dirigea vers la porte de sortie sans rien demander de plus, car il n'aimait pas maltraiter ceux qui souffraient déjà assez sans qu'on les aide.
Au moment de débloquer la poignée, le jeune homme lança un regard en coin vers l'autre garçon et stoppa subitement. Non mais... si ce gars faisait une crise d'on ne sait pas trop quoi, il serait le premier jugé responsable pour n'avoir pas réagit, et ça c'était embêtant. Sans un seul bruit, le décoloré s'accroupit et sortit une petite boite d'une poche de son sac avant de s'approcher dans le dos de l'inconnu, décachetant une pilule qu'il enfonça dans la bouche de l'autre blond en lui relevant la mâchoire pour l'empêcher de bouger et de recracher.

- Avales.

Il aurait put s'agir de n'importe quoi vous me direz, surtout venant d'un mec pas net comme Naoki, mais ce petit cachet n'était rien d'autre qu'un calmant que l'étudiant transportait toujours sur lui, au cas où. Malgré son sang-froid, lui aussi stressait parfois, et ces petites merveilles agissaient avec une rapidité étonnante et l'aidaient à garder son calme en toutes circonstances, quitte à le faire ressembler à un drogué déconnecté de la réalité, quelque fois.

Au bout d'une quinzaine de secondes, le grand nippon lâcha sa prise et retourna vers son sac, s'apprêtant à sortir.

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Je le regardais partir, n'attendant que ça finalement. Je préférais ça ainsi, qu'il m'ignore. Même si j'étais à l'agonie je souhaiterai sûrement plus qu'il me laisse seul plutôt que ce soit lui qui m'aide. Oui, il me fait vraiment peur. Il paraît tellement imposant et froid, il me glace, je crois. Et puis ... Je n'arrive pas à savoir comment il est réellement. En général je peux le deviner, mais ça m'est impossible pour lui. Il faut dire, si je l'évitais moins, peut-être que j'aurais pu le voir. Mais ce n'est pas spécialement ce que je cherche, même si ça pourrait éventuellement me rassurer et me permettre de ne pas avoir envie de fuir en courant dès que je l'aperçois. Ou pas. Il est peut-être encore plus horrible que je l'imagine ? Ah, et il m'énerve, tient ! Je ne devrais pas autant me poser de questions sur lui. Et finalement, je ne le regardais même plus, me concentrant sur le sol qui tanguait. Etait-ce moi, ou lui ? Je ne sais plus trop. Tout ce qui importait était de garder un minimum d'équilibre, j'aurais l'air fin si je tombais. Après tout, j'en avais déjà fait d'autres, des crises, ça finissait toujours par s'arranger, alors pouquoi pas là ? Ca ira, n'est-ce pas ?

Un petit son m'échappa en le sentant me relever la tête tout en me mettant ... un cachet, dans la bouche. Avales ? Et puis quoi encore ? Comme si j'allais lui faire confiance ! Mais en même temps, j'étais légèrement obligé, là. Et puis vu mon état, je ne devais pas risquer grand chose, si ? Etait-il si cruel ? J'avalais donc le supposé médicament docilement. Clignant des paupières à plusieurs reprises, je le regardais partir. Et finalement ... Et finalement c'était pire ! Pourquoi m'avait-il approché de si près ? Pourquoi m'avait-il touché ? Ok, il ne peut pas être au courant, mais c'est à cause de ça que j'étais en crise et lui, et lui il vient tout empirer ! Mes phalanges blanchissent alors que je me retiens au lavabo de toutes mes forces restantes. Mon regard devient flou et un petit gémissement de douleur m'échappe. Je me déteste tellement. Ne puis-je pas être comme les autres ? J'ai mal. Mon ventre se tord, et je finis par recracher le peu de nourriture - et le cachet - avalée dans ce bout de journée. Autant dire que ça ne consistait pas à grand-chose, mais bon.

Je relevais la tête avec faiblesse, maudissant ce visage décomposé que reflettait le mirroir. Je me rinçais une fois de plus le visage, me retenant de faire une crise de nerfs ici alors que n'importe qui pourrait rentrer. Un regard dans le reflet de la pièce ... Il est encore là ? Eh, il pourrait pas partir ? Il veut voir comment mon état empire, c'est ça ? Il veut assister à ce pitoyable spectacle ? Je finis par donner un violent coup dans le mirroir, bien que ça ne lui fasse rien, puis me met à crier avec le peu d'air se trouvant dans mes poumons.

« Dégages ! »

... Puis tousser comme un force-né. Penserai-je un jour à ne pas m'emporter alors que je suis dans un tel état ? Bonne question ...

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Et voilà qu'il vomissait maintenant...
S'il fallait dire les choses comme elles étaient, dans l'esprit de Nao, eh bien je vous avouerait que ce garçon maladif commençait à devenir inquiétant, et encore plus énervant qu'il ne l'était jusque là. C'était plus fort que lui, mais notre jeune rebelle ne pouvait pas supporter de se sentir regardé par ce mec sans avoir l'impression d'être oppressé. Lui qui avait l'habitude de faire ressentir cela aux autres ne pouvait pas s'empêcher de se sentir à la limite de l'énervement suite à ces attaques inconscientes et imperceptibles.

Finalement, ce n'était pas plus mal que ça de laisser ce type blême seul avec lui-même. Il le méritait largement selon Naoki qui était déjà à moitié dehors lorsqu'un ordre lui parvint aux oreilles. Ah non, on ne lui en donnait pas, d'ordres. Surtout quand on était dans un état merdique. Oui, le garçon avait surement vomit à cause du blond à l'allure suspecte, et alors? Ce dernier n'allait pas s'en vouloir d'avoir essayé d'être un peu gentil, hein! C'était mal le connaître si vous pensiez qu'on pouvait tirer quelque chose de lui en claquant des doigts.

Dégager... oui, c'était une très bonne idée et le lycéen l'aurait déjà fait si on ne lui avait pas crié le mot aux oreilles comme s'il s'agissait d'un sous-fifre. C'était un caprice de richtot, encore? Alors voilà... c'était peut-être ça la nature de ce mec, dans le fond. Un fils à papa capricieux? Ou alors un gars désespéré, mais il ne fallait pas trop compter là dessus dans un établissement grouillant de petites pimbêches et autres prétentieux comme on en trouve si facilement.
Intérieurement, Nao était presque déçu d'avoir à imaginer que ce type n'avait rien de différent et il se contenta de balancer le premier savon qui trainait à portée de main à une dizaine de centimètres de la tête avant de s'exécuter et sortir en grinçant des dents.

- ... Vous êtes tous les mêmes.

Il avait été bête de penser qu'il pourrait au moins aider un peu quelqu'un, et puis maintenant, il fallait qu'il rentre chez lui pour promener son chien, ça le détendrait, tiens, il en avait royalement marre de tout et de tous. Au moins les animaux n'avaient pas de vices, eux... Ça devait être bien d'être un animal, et dans le fond, le blond était presque jaloux du sien qui avait une vie tranquille.

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Je le regarde partir alors que je crie. Gamin capricieux que je suis. Je ne veux pas le voir, je ne veux pas qu'il me voit. Je suis bien trop occupé à me décoller les poumons pour le voir rentrer. Devrais-je le remercier ? La suprise du savon passant à quelques centimètres de moi avait arrêté net ma toux, mais quand même, quoi. Je le regardais, incrédule, tout en essayant de reprendre mon souffle. Avec difficulté, forcément, depuis combien de temps ne respirais-je plus normalement ? Une demi-heure ? Une heure ? Comment savoir. J'hausse un sourcil, interrogateur, aux paroles de l'autre, penchant légèrement la tête sur le côté. Tous les mêmes ? Est-ce qu'il insinue que je suis comme tous ces fils à papa, avec une vie bien rangée, donc le seul but et de se faire obéir ? Je lui lance un regard noir, restant silencieux. Heureusement, que je ne suis pas comme eux. J'aurais peut-être eu une vie plus simple, je n'en sais rien, mais tant pis. Aucun de mes géniteurs n'aurait tenu à une vie si normale. Enfin, normale ? Plutôt une vie ... De riche, quoi. J'ai beau avoir l'argent de ma mère et celui que ma famille, qui n'a aucune difficulté financière je conçois, me donne, je ne suis pas comme tout ceux qui se trouvent dans cette école. Et lui, hein ? S'il est là, c'est bien parce qu'il n'est pas à la rue non plus, non ?

« Te crois pas supérieur aux autres. »

Aha, avec ça, soit il le ne le prend pas en compte, ou il comprend. Soit j'aurais encore plus accentué sa sensation que je sois comme les autres. Tant pis, hein. De toute façon, moins il m'approche mieux je me porte. S'il pouvait me haïr et m'éviter, ce serait merveilleux, oui. Que je ne sois pas le seul à fournir tous les efforts possibles pour ne pas le croiser. Enfin, je cesse de le regarder et me met à genoux sur le sol, posant mon sac face à moi. Les mains encore légèrement tremblantes, je fouille afin de sortir une boîte de cachets. Tient, j'avais des anti-douleurs moi aussi ... Bof, le sien a fait effet visiblement. J'attrape donc la boîte recherchée et prends deux petits comprimés. Si je veux éviter une crise de nerfs, de larmes, ou autre saute d'humeur en tout genre, c'est préférable. Parce que même si je me fiche que ce soit désagréable pour mon entourage, ça l'est pour moi aussi, donc dans ce cas ça m'importe tout de même un peu.

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« Te crois pas supérieur aux autres. »

Dans un premier temps, le jeune homme avait décidé de passer outre ce commentaire, puis-ce que c'était surement l'avis que beaucoup de lycéens se faisaient de lui et qu'il avait décidé de l'ignorer. Ce qui importait, c'était que lui sache où il se situait par rapport aux autres, après, peu lui importait ce que ceux-ci pouvaient penser. Le seul jugement qui avait de la valeur à ces yeux, c'était celui de son père... Pourquoi continuait-il d'essayer de se faire remarquer aux yeux de cette personne qui représentait officiellement un membre de sa famille, alors que dans le fond il savait que l'homme le tolérait sous son toit uniquement par devoir. C'était de la stupidité, ou peut-être juste l'instinct qu'a tout enfant envers son parent, même s'il n'y en a plus qu'un.

La main posée sur la poignée pour refermer la porte, Nao baissa la tête sans même remarquer son geste. Supérieur aux autres... Ah, s'il savait, ce garçon...
Le regard du blond s'était perdu sur une autre planète l'espace de plusieurs secondes, reflétant une solitude et un mal être jamais vus jusque là. Puis, avant de laisser transparaître une quelconque autre faiblesse, le nippon jeta un coup d'oeil tout aussi noir que celui qu'il avait reçu à l'instant. Bon, l'autre type s'était calmé, c'était déjà pas mal. Maintenant qu'il était en état, on pourrait lui rappeler qu'il avait affaire à un interlocuteur agressif. Ce dernier fit un dernier retour en arrière et se posta finalement devant le "malade" en le regardant, ben, de haut quoi. Au sens premier du terme.

- C'est les autres qui me croient supérieurs à eux, c'est tout. Marches de la bonne façon, tombes dans une famille qui fait peur aux gens, utilises les bons gestes, et t'obtiendras la même chose que moi.

Fin de la discussion pour cette fois-ci. Il n'était pas question de s'attarder ici plus longtemps, et c'est après avoir donné un petit coup de pied dans le sac de son locuteur que Naoki sortit de la pièce en faisant trembler la porte lorsqu'il la referma. Maintenant c'était clair, il n'aimait pas ce garçon, parce qu'il lui faisait dire des choses qu'il ne racontait pas en temps normal.

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Suite ♥

» Hoshina Naoki