Nezumi { Makita Masahiro }

Masahiro était encore assis sur son lit, en train de glander, grattant les cordes de sa guitare suivant le même rythme que la chanson qui passait alors à la radio. Il était tranquille et ne demandait alors rien à personne, mis à part une certaine tranquillité. Mais dans la grande maison Makita, avoir la paix, c’était un véritable parcourt du combattant. Pourtant il n’était que trois dans cette foutue maison : les parents de Masahiro étant encore une fois en voyage d’affaire et les frères de Masa-chan étant à l’étranger.
Masahiro, lâchant sa guitare, s’effondra sur son lit, un bras négligemment posé sur son visage, il n’était pas fatigué loin de là, mais il s’ennuyait un peu. C’était comme qui dirait le prit de la tranquillité. Alors, que ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes, il entendit quelqu’un frapper à a porte, et avant qu’il ne puisse permettre l’entrée dans son sanctuaire sacrée, autrement dit sa chambre, sa porte s’ouvrit avec fracas sur sa grand-mère.

« Hey mais qu’est ce que tu fais vieille bique ?! »

La vieille bique en question, du haut de son mètre cinquante-deux, était nullement impressionnée par son petit-fils qui était beaucoup plus grand que lui. Et la petite dame avança d’un pas rapide vers le jeune homme qui n’avait pas bougé de son lit, et lui asséna un coup de canne dans les tibias, ce qui le fit hurler de douleur, mais aussi se redresser, l’air faché, la menaçant d’un doigt accusateur.

« Mais qu’est ce que tu fais ?! T’as de la chance d’être une fille, et en plus de ça ma grand-mère, sinon je t’aurais déjà massacré. »

Mamie, toujours souriante, regardait son petit-fils de haut, certes de pas très haut mais tout de même. Lui, qui naguère était beaucoup plus emporter, n’osait pas vraiment s’emporter face à sa grand-mère. Après tout il s’agissait là d’un ancêtre, qui plus est de son ancêtre, et puis c’était une femme. Et même Makita-san avait des principes surtout quand il s’agissait de se battre.

« T’es encore un peu trop jeune pour pouvoir me faire du mal. Alors en attendant, tu vas écouter ta grand-mère et aller acheter du thé à la menthe ! »

Quoi !? Masahiro jeta un coup d’œil à sa montre, et put voir qu’il était tout de même assez tard. Franchement allé chercher du thé à la menthe a dix heures du soir, c’était vraiment pas pour lui. Alors pour montrer son mécontentement, et aussi sa rébellion, il se recoucha sur son lit moelleux à souhait. Non, il n’irait pas, demande expresse de sa chère grand-mère ou non. Oui, c’est ce qu’il avait décidé, du moins jusqu’à ce qu’il se reprenne un coup de canne dans les tibias, et qu’il ne se redresse une nouvelle fois en criant sa douleur. Cette maudite petite bonne femme, était un véritable démon, comment son père avait-il put devenir quelqu’un d’aussi gentil avec un telle mégère comme mère. Cela resterait certainement un véritable mystère dans la vie de Masahiro…

« Allez bouge tes fesses de gringalet ! »

Gringalet ?! Elle parlait de qui là ?! Elle l’avait bien regardé ?! C’était une question idiote, grand-mère Makita, était certainement une des personnes qui avait vu le plus de fois Masahiro a poil, bon il était aussi évident que cela dater un peu. Cela faisait déjà longtemps que Masahiro ne portait plus de couche, et cela faisait tout aussi longtemps qu’il ne se promenait plus l’oiseau à l’air dans le jardin (joli formule n’est ce pas).
Poussant, un soupir en se sentant pieger, il glissa de son lit pour se mettre debout. S’il voulait recouvrir sa tranquillité, il avait tout intérêt à courir les boutiques à la recherche de ce foutu thé pour sa chere grand-mère, ou alors elle serait encore et toujours sur son dos jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus.

« Ouais j’y vais ! »

Et sans un regard pour sa grand-mère, il claqua la porte de sa chambre. Comment allait il trouver du thé à une heure pareille ?! Le premier centre commercial, était tout de même assez loin, et il n’y avait aucun kombini dans le coin.. Franchement c’était pas son jour de chance. Sortant une plaquette d’horaire de bus de sa poche, il eut tout le loisir de voir qu’il n’y avait plus non plus de bus. Peut être ferait-il mieux de passer rapidement son permis… Poussant un soupir, il n’eut pas le choix… Il lui restait son vélo.
Franchement, aller chercher du thé en vélo alors qu’on est riche, c’était vraiment pas cool du tout. Mais Masahiro, n’était pas vraiment un garçon extrêmement cool. Mais pas le temps de vraiment réfléchir à sa, Masa-chan était déjà sur son vélo pédalant assez rapidement pour atteindre son but. Et son but il l’atteint en une dizaine de minutes, et pas même essouffler, trop fort Masa-chan ! Attachant son vélo aux emplacements réservés à cet usage, il se décida enfin à y aller, il n’avait pas de temps à perdre… Sauf, que tout ne se passa pas vraiment comme il l’avait prèvue. Il n’avait pas vraiment l’habitude de ce genre d’endroit, il regardait alors un peu aux alouettes, et rentra en plein dans quelque chose de pas très grand.

« Hey, mais… »

La petite chose, se trouvait alors être une jeune fille, qui venait de lui lâcher un carton sur le pied. Carton dont d’étrange bestiole venait de sortir en se faufilant entre les jambes de Masahiro.

« Oh non... Mes rats ! Dans un centre commercial en plus ! Je suis maudite !

Hey… Des rats ?! Mais c’était quoi cette fille, qui apportait ce genre de bestiole par ici. Quoi qu’il en soit, faisant mine de bonne fois, il offrit une petite courbette à la demoiselle, histoire de s’excuser, mais une chose était sûr, il n’était pas près de l’aider à les retrouver. Il avait autre chose à faire.

« Maudite, je sais pas, mais tu devrais pas te promener avec des rats par ici. Tu comptais en faire quoi ?! Les vendre ?! »

Il venait de penser qu’il avait autre chose à faire et voilà qu’il était en train de jouer les curieux en questionnant la demoiselle… Non mais oh, sa volonté venait d’être réduite en un tas de poussière. Franchement ça ressemblait vraiment à une grosse faiblesse de sa part.

Masahiro n’avait jamais imaginé qu’une cavalcade de rats entre ses jambes pouvait avoir cette apparence. Enfin, il fallait aussi avouer qu’il n’avait jamais imaginé tomber nez à nez avec une fille qui se promenait avec un carton plein de rats, ça tombait dans le domaine de l’absurde pour le jeune homme. Mais l’absurde semble souvent bien réel, la preuve en était, qu’il venait juste de renverser un foutu carton plein de rats dégoutants et féroces. Voilà, il était en train de partir dans les méandres interdites de sa pauvre petite tête de linotte, ne faisant même plus attention à la situation, se tenant droit comme un piquet un air réfléchi collé à la face… Mais il revint vite à la réalité quand la demoiselle reprit la parole… Heureusement pour lui, car une minute de plus dans cette position, il aurait réellement eut l’air con si ce n’était pas déjà le cas.…

« Moi vendre des rats ? Mais non ! Bien sur que non ! Ça rapporterait rien de toute façon... »

C’était pas sûr ça, le rat c’était un animal de compagnie en vogue c’est dernier temps. Le truc des jeunes à la recherche d’un animal de compagnie sortant de l’ordinaire, et a la vu de l’animal de compagnie de Masahiro, on pouvait vraiment penser qu’il n’était pas de ce genre d’adolescent. Enfin, il fallait aussi avouer qu’a part Franklin la tortue, il y avait pas beaucoup de garçon qui partageait avec un poisson rouge une relation privilégiée… Oui, mais bon Ga-chan c’était plus qu’un poisson rouge c’était un état d’esprit ! Yeah…Enfin bref, l’histoire des animaux de compagnie de Masahiro n’intéresse personne n’est ce pas ?!
Il passa une main dans ses cheveux, il offrit un sourire pour s’excuser de sa remarque, après tout, ce n’était pas vraiment sympathique de sa part d’avoir dit qu’elle vendait des rats…

« Désolé, j’aurais pas due… »

Oui enfin ça ne répondait toujours pas à la question principale, qu’est ce qu’elle comptait faire avec ses rats ?! Et il attendait toujours une réponse, et elle, elle semblait réfléchir à la réponse. C’était sensé être spontanée comme réponse non ?!

« Ce que je comptais en faire ? Euh... Eh bien... Je voulais les relâcher ! Les relâcher dans la nature après avoir fait quelques courses ! Je voulais leurs acheter... De la nourriture ! »

Il comprenait mieux le laps de temps qui était passé entre sa demande et sa réponse à elle… Ca sonnait faux, terriblement faux… Pourquoi lui mentait-elle, il n’allait pas la juger parce qu’elle se promenait justement avec des rats, c’était pas son genre du tout. Oui, mais ça, il fallait encore le savoir, c’était pas non plus marqué sur son front de beau jeune homme riche en quête de tranquillité.
Il poussa un petit soupir, en souriant. Non, il ne prenait pas mal son mensonge, ça ne servait à rien de se mettre en colère, après tout c’était une fille, et Masahiro ne se mettait pas en colère contre les filles. Mais il n’allait tout de même pas se gêner pour lui faire remarquer qu’elle était une très mauvaise actrice.

« Franchement, entraine toi à mentir, parce que ça sonne faux ! Enfin, j’espère que tu compte pas rattraper tes gros rongeurs, parce que moi je t’aiderais pas ! »

Au moins, ça c’était certain, il était pas près de l’aider… Enfin, si elle commençait à lui crier dessus et à le menacer il le ferait peut être… Mais rien n’était moins sûr car chez lui l’attendait une toute autre furie qui elle était certainement beaucoup plus dangereuse que la toute petite demoiselle qui se trouver en face de lui.